Alors qu’il semble de plus en plus difficile de se loger, certains jeunes optent pour
la cohabitation intergénérationnelle. Plus pratique et moins coûteuse, cette solution a séduit Tamba, étudiant à l’UBS, et Renée, retraitée vannetaise.

Tamba a emménagé chez Renée au mois de septembre. Malgré leur différence d’âge, la cohabitation intergénérationnelle a été un succès. Basile Bayeux/Le Télégramme

Ils ne se connaissaient pas il y a six mois, mais semblent tristes de déjà se quitter. Depuis le mois de septembre et sa rentrée en master de droit des affaires à l’UBS, Tamba a emménagé chez Renée, à Vannes. Il découvre à cette occasion la Bretagne : ses premiers pas ont été rendus plus faciles par la Finistérienne de naissance, qui habite Vannes depuis maintenant plus de 40 ans.

Quelques dizaines d’années séparent les deux colocataires : Renée est retraitée, et lui " pourrait être mon petit-fils. […] C’est comme ça que je l’ai considéré ", s’amuse l’octogénaire.

Originaire du Togo et arrivé en France en 2019, Tamba a 30 ans. Il trouve chez Renée un logement proche de la fac, qui lui permet d’étudier dans de bonnes conditions.
" J’ai habité pendant dix jours à Plescop. Mais je terminais tard, c’était compliqué pour rentrer chez moi ", se remémore-t-il. Il se tourne alors vers le Bureau d’information jeunesse, qui propose le programme « 1 toit 2 générations » : coup de chance, Renée avait entendu parler de la cohabitation intergénérationnelle et souhaite partager sa maison. Ses motivations ? " Il y a de l’espace et la possibilité de loger quelqu’un ", explique-t-elle simplement.

Ça m’a beaucoup aidé

Mais en un peu plus de six mois, les deux inconnus ont eu le temps de se rapprocher, en partageant des moments conviviaux, qui permettent de tromper la solitude : " Je lui ai fait découvrir Vannes, la Bretagne et ses départements… On déjeune parfois ensemble le dimanche, et je l’ai invité à goûter plusieurs apéritifs ", sourit la retraitée.
Lui aussi semble satisfait du temps passé en compagnie de Renée : " Ça m’a beaucoup aidé, notamment à connaître la ville. Elle m’a appris beaucoup de choses ".

Il résume ces quelques mois passés avec Renée ainsi : " C’est comme une mamie qui transmet à ses petits-enfants. Donc j’écoutais plus que je ne parlais ". Justement, des petits-enfants et arrière-petits-enfants, elle n’en manque pas : cinq de chaque.
" Et ils sont tous passés par ici ", se targue-t-elle, avant de poursuivre : " Avec Tamba, l’esprit jeune est là. Naturellement, je l’ai considéré comme mon petit-fils aussi ". Elle regrette tout de même : " J’aurais aimé que tu me parles un peu plus de la vie au Togo ! ". Il sourit, rigole et s’excuse.

Une belle expérience

Après six mois de cohabitation, il est temps pour Tamba de faire ses cartons. Il part faire son stage à Compiègne (60), à regret : " Ce n’était pas prévu, mais j’y suis contraint ", glisse-t-il en souriant. Pour lui, " C’était une belle expérience, et ça aide les étudiants, ça m’a beaucoup soulagé ". Renée partage le même avis : " J’y suis allée en ayant confiance, et ça s’est très bien passé ", confie l’ancienne fleuriste. Elle compte prendre toutefois quelques mois de repos " pour se soigner un peu ". Mais dès le mois d’août, Renée le promet, elle accueillera un nouvel étudiant.